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Clarence Alphonse Gagnon, La vallée solitaire (The Hills of Baie St. Paul), c. 1908-1913
Estimate:
CA$170,000 - CA$220,000
Starting bid:
CA$120,000
Sold
CA$162,000
Live Auction
BYDealers – Art canadien important / Important Canadian Art
ARTIST
Clarence Alphonse Gagnon
Description
Techniques/Medium
Huile sur toile / Oil on canvas
Dimensions
50,8 x 66 cm / 20 x 26 in
Provenances: Succession de / Estate of Roland Dubeau, Québec
Heffel Fine Art, Canadian, Impressionist & Modern Art, Vancouver, 15 July 2020 (lot 120)
Galerie Walter Klinkhoff, Montréal
Collection J. B. Ryan, Québec
Watson Art Galleries, Montréal
Bibliographie/Literature
PRAKASH, A. K. Impressionism in Canada: A Journey of Rediscovery, Stuttgart, Arnoldsche Art Publishers, 2015. Photographie du montage de l’exposition de Gagnon, y compris la peinture La vallée solitaire, à la Galerie A. M. Reitlinger en 1913 reproduite à la page 576. / A photograph of the 1913 installation of the Gagnon exhibition at Galerie A. M. Reitlinger, including the painting La vallée solitaire, reproduced on page 576.
SICOTTE, Hélène, et Michèle GRANDBOIS. Clarence Gagnon, 1881-1942 : Rêver le paysage, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, et Montréal, L’Homme, 2006. Mention de l’œuvre dans la liste sélective des expositions à la page 396 (cat. no 31 : La vallée solitaire). / This work is mentioned in the list of selected exhibitions on page 396 (cat. no. 31: La vallée solitaire).
Expositions/Exhibitions
Clarence A. Gagnon, Galerie A. M. Reitlinger, Paris, du 27 novembre au 16 décembre 1913 (cat. no 31)
Clarence Gagnon (exposition rétrospective), Galerie Walter Klinkhoff, Montréal, du 9 au 20 septembre 1975 (titrée/titled Coucher de soleil, Baie-Saint-Paul, cat. no 41)


Région bien-aimée de Clarence Gagnon, Baie-Saint-Paul devient ici La vallée solitaire, le temps de reprendre son souffle au sommet de la montagne.

Le peintre effectue plusieurs séjours à Baie-Saint-Paul, où il s’imprègne du paysage des environs. En 1908 et 1909, il s’y installe quelques mois pour peindre en prévision d’une exposition à la galerie d’Adrien M. Reitlinger, à Paris, en 1913. Cette exposition représente un moment décisif dans sa carrière, puisqu’il y expose pas moins de 75 peintures à l’huile et gravures. Située dans le 8e arrondissement, la galerie baigne dans un éclairage naturel grâce à son immense puits de lumière. Les tableautins sont judicieusement intégrés au plan d’accrochage, ce qui permet d’apprécier en parts égales les petits et les grands formats. Une photographie de l’installation originale, reproduite dans l’ouvrage Impressionism in Canada: A Journey of Rediscovery d’A. K. Prakash, montre clairement le présent tableau, accroché sur la cloison de gauche et listé sous son titre d’origine. La majorité des œuvres retenues pour cette exposition inédite se déclinent en variations sur le thème de l’hiver, et La vallée solitaire ne fait pas exception.

Gagnon signe ici une magnifique scène de l’arrière-pays enneigé du comté de Charlevoix. Il nous convie à une expédition en montagne, au cœur d’une forêt boréale peuplée de conifères séculaires. Au terme de son ascension, juché sur un belvédère de glace, le peintre capte à la volée un fragment du paysage. On raconte que Gagnon explore la région en ski, muni d’un sac à bandoulière contenant tout son attirail et d’un tabouret pliant. Avec une grande dextérité, l’artiste imprime ici le mouvement des lignes serpentines qui guident son pinceau aux confins de la vallée et qui pâlissent sous le ciel éblouissant. Gagnon travaille sur le motif avec une certaine latitude afin d’obtenir des compositions plus conformes à sa vision paysagiste. « Sa quête de beauté épouse son idéal d’un rapport harmonieux entre la nature sauvage et un certain état de culture », écrit l’historienne de l’art Michèle Grandbois.

Une riche palette de verts et de bleus entraîne le regard d’un point à l’autre de la composition pour embrasser tout l’espace pictural. D’un geste assuré, le peintre brosse le feuillage plumeux des épinettes, puis, par petites touches verticales, parcourt délicatement le flanc de la montagne. Quelques léchées de pinceau suffisent pour achever cette scène pittoresque, surplombée d’un horizon turquoise clair. Gagnon peint une vue complémentaire à cette vallée enchantée : le tableau Solitude glacée, où s’écoule en contrebas une rivière sinueuse. Dans les années qui suivent l’exposition parisienne, l’artiste retourne dans la contrée de Baie-Saint-Paul, où il parvient à tisser des liens étroits avec les gens du village. Le mythe s’installe progressivement dans ce coin de pays, dont le nom de Clarence Gagnon est dès lors indissociable.

(Annie Lafleur)



The region of Baie-Saint-Paul, beloved by Clarence Gagnon, is transformed here into La vallée solitaire, where we might pause to catch our breath at the mountain’s summit.

Gagnon made many trips to Baie-Saint-Paul, steeping himself in the local landscape. In 1908 and 1909, he settled there for a few months to paint in advance of his exhibition at Adrien M. Reitlinger’s gallery in Paris, in 1913. The exhibition showcased no fewer than 75 of his paintings and etchings and marked a turning point in his career. Located in the 8th arrondissement, the gallery had an immense skylight that bathed it in natural light. Gagnon’s modest-sized works were judiciously integrated within the overall hanging, thus allowing small and large formats to be considered on equal terms. A photograph of the original installation, reproduced in the book Impressionism in Canada: A Journey of Rediscovery by A. K. Prakash, clearly shows La vallée solitaire hung on the left partition wall and listed under its original title. Most of the works selected for this exhibition, including Gagnon’s piece on offer here, dealt with the theme of winter.

In this painting, Gagnon depicts a magnificent scene from the snowy backcountry of Charlevoix county and invites us on a mountain expedition in the heart of the boreal forest, with its ancient conifers. At the top of his ascent, perched on an icy lookout, he quickly captures just a fragment of the landscape. Gagnon apparently explored the region on skis, equipped with a shoulder bag full of painting supplies and a folding easel. With great dexterity, he marks the movement of serpentine lines that guide his brush to the far reaches of the valley before fading under the blinding sky. When painting en plein air, Gagnon gave himself some latitude in order to create compositions that were more consistent with his vision as a landscape painter. As art historian Michèle Grandbois writes, “His quest for beauty matched his ideal of a harmonious relationship between the wildness of nature and a certain cultivated state.”

A rich palette of greens and blues draws the eye from point to point across the entire pictorial space. Confident brushstrokes detail the pines’ feather-like foliage, while small vertical touches lightly contour the mountains’ ridges. A few quick strokes are enough to complete this picturesque scene beneath its clear, turquoise horizon. Gagnon painted a complementary view of this enchanted valley, titled Solitude glacée, in which a sinuous river flows below. In the years that followed his exhibition in Paris, Gagnon returned to the picturesque Baie-Saint-Paul region and eventually developed close ties with the village’s residents. As the mythology surrounding this part of the province grew, so did Gagnon’s association with it.